La langue chargée – blanche – avec de petits amas de matière jaunâtre, dessus – malade – à en vomir la langue – quel dégoût – on voudrait l’arracher avec les dents, mais c’est compliqué – alors la faire dégorger en amont, avant qu’elle ne sorte – sel sel encore – on se dit : peut-être a-t-on tort (déjà, ce « a-t-on tort » quelle idée, quelle hideur), peut-être devrait-on l’exhiber, la tirer, telle quelle, la clouer au poteau, regardez la langue ! la montrer quoi ! les enfants le font spontanément, résultat : ils ont la langue bien pendue, bien aérée, bien acérée, en bonne santé - mais non – décider, c’est comme ça, de lui faire rendre gorge d’abord, avant de la tirer, et là zip la trancher, la tailler en pièces, la jeter aux hiboux, n’en garder presque rien, à peine la trace du combat – mais il est utile de dire que le contraire est vrai, que le contraire de toute vérité vraie est vrai, ce qui est tout de même épuisant comme affaire – impossible de s’en sortir, l’enjeu pourtant c’est quand même de sortir de la langue, de courir tout nu dans les rues de nos villes, alors il faut bien commencer par un bout
samedi 19 février 2011, par
Messages
22 février 2011, 06:41, par Fafet
La mienne est pas trop jolie ce matin : rouge avec des points blancs. Une vrai langue de vipère en fait.
2 mars 2011, 18:05, par dominique boudou
Courir tout nu en plus de s’arracher la langue, de s’arracher à la langue, vous me demandez trop, là. Mon chat passe. Je veux bien lui donner ma langue s’il en veut mais je reste habillé.
2 mars 2011, 19:09, par Juliette Mézenc
mais dominique vous n’y êtes pas du tout, l’idée est de bien la tirer (la langue), de l’étirer même, pour s’en faire un manteau, dans les rues ainsi vous serez le seul à vous savoir tout nu (mais vous savez tout ça, votre chat me l’a dit)