très heureuse d’accueillir ici un texte de mon pote de la rentrée (quasi-littéraire), Christophe Sanchez, dans le cadre des vases communicants.
Ronde lumière
Je reste spectateur du vacarme du monde, lui qui va trop vite, me double, m’oublie, passe dans un trouble sans m’apercevoir. Contre, je lutte, en apnée, souffle intérieur de moi, extérieur des autres, évite le couloir sans fin des vents de l’univers. Point d’exaltation, je me protège, esquive les pluies, démystifie le flou et me drape des ombres qui vacillent. Trop près, trop loin, courte vue, longue distance, je ne suis plus d’eux, me dresse, oppose l’intuition au malaise. Hostilité sous cape, je me crée la paix du dedans.
Le temps expire, il n’est plus, et je respire, me sépare, inspire une autre temporalité. Mouvement plus lent, centré sur l’humain, philanthrope en chiffons, je fais front. Large, regard vers l’ailleurs, derrière moi le combat, la vitesse, le pouvoir, arrière garde de mon histoire. Déploiement du corps, je me libère, accroît les possibles sur des champs nouveaux, affranchi de l’agitation des plus grands. Droit devant, visage intense de la vie, je laisse les fossiles à la nuit, lisse mon crâne et plonge vers la ronde lumière.
Christophe Sanchez
Atelier d’écriture #2 de Juliette Mezenc : Ecrire à partir d’une image en s’interdisant de la décrire.
Et si vous souhaitez me lire aujourd’hui, ce sera chez lui.
Pour la liste des vases communicants, suivez la môme paumée, elle en connaît un rayon !
vendredi 26 novembre 2010, par