Plusieurs fois que je me dis : allez, mets en ligne ! Plusieurs textes déjà qui travaillent ou que travaille cette question du "passage de frontière", textes en lien avec Nous sommes tous des presqu’îles en lien avec Le Journal du brise-lames en lien avec... et sans cesse je repousse le moment de publier...
Et puis ce matin au réveil, ces mots en tête "je m’applique à la vie" + le texte qui s’ensuit. Je me dis : tu reliras plus tard. Juste après, je lis le dernier texte de Petiteracine-saxifrage-baobab et là je me dis : cette fois-ci tu mets en ligne, tant pis premier jet, parce que l’envie de créer le lien entre les deux textes, juste pour ce plaisir là !
Je m’applique à être
C’est pas donné à tout le monde
A certains oui, c’est donné, c’est ce qui paraît en tout cas
C’est naturel pour eux
Ils SONT
Ils sont ils sont et puis voilà
J’ai toujours trouvé ça injuste, injuste à un point
Parce que pour moi c’est pas pareil, il faut sans cesse que je m’applique à la vie
Je m’applique à la vie par toute une série d’exercices
Et même comme ça, en m’appliquant très fort, je n’y arrive pas, pas toujours, et même : plus je m’applique plus elle me fuit, j’ai l’impression
Mais comment faire
Parce que des fois ça marche
Des fois, je réussis à réduire l’espèce de no man’s land qui me sépare de la réalité, je franchis tout l’espace d’un bond d’un seul
Des fois, je fais partie et c’est une joie
Mais c’est tout un travail pour moi
Et je vois bien que c’est plus de boulot pour certains que pour d’autres
Y en a ils sont et puis voilà
Et puis y en a d’autres
Un jour qui a duré je ne sais plus des mois je crois, je me suis retrouvé coupé, complètement séparé de
…
j’ai retrouvé ça, cette sensation-là, dans un jeu vidéo hier soir, j’avançais dans la map et puis d’un coup blanc ! rien que du blanc et moi perdu là au milieu sans plus aucun repère dans cette immensité blanche et lumineuse, sans aucune aspérité, le vide le plus pur
Et rien qui te raccroche à rien
Juste la voix du médecin qui avait prononcé ces mots « perte des notions de l’espace et du temps »
Il y avait un nom pour ça
Nommer c’est déjà ça
Une main courante
C’est drôle parce que je réalise en vous parlant que c’est juste après, enfin un peu plus tard quand même, quelque mois plus tard, parce que juste après j’étais encore bien trop paumé, mais je peux quand même le dire ainsi, plus juste de le dire comme ça
C’est juste après que j’ai commencé à écrire
jeudi 30 janvier 2014