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louves en série

J’étais ailleurs ces derniers temps
mais bienheureuse de renouer avec cette "chambre d’écriture" qu’est Mot Maquis
espace de publication de textes, de vidéos, bien sûr...
mais aussi lieu de réflexion qui a pratiquement remplacé le petit carnet noir qui continue à me suivre partout mais sur lequel je me contente de prendre des notes pour le prochain post
(l’ipad est un merveilleux outil de lecture mais pour les prises de notes bof, quelque chose de toc dans le clavier tactile loin du plaisir que j’ai à taper sur le clavier de l’ordi ou du blackberry)

Je reviens ici pour vous parler d’une louve, celle de Loupian. Mais pour commencer, laissez-moi vous présenter le loup :

C’est un "animal jupon" dont le corps se compose d’une armature en bois recouverte d’une jupe en toile marron, décorée du blason du village et de cocardes tricolores. Sa mâchoire inférieure articulée est commandée par une corde depuis l’intérieur de la carcasse afin d’effrayer les enfants par ses claquements bruyants et d’attraper les jupes des jeunes filles.
Par le passé le loup était accompagné d’un second animal jupon, moins caractéristique de Loupian, le "chevalet" (c’est une représentation de cheval, portée à la taille par un homme seul). Les deux dansaient au son du hautbois.
La première mention que nous avons de l’animal totémique date de 1772 après une rixe entre les habitants de Loupian et ceux de Mèze, une plainte est déposé pour port d’armes, coups et blessures auprès du lieutenant général du Languedoc . Le plaignant décrit les villageois "...faisant danser une bête simulée dite Loup ...".

Pour la prochaine édition du Festival Entre chien et loup, nous avons été invités, Stéphane Gantelet et moi-même, à plancher sur le thème de la louve.

Ci-dessous, mes notes sur le processus de création de l’installation que nous allons présenter :

- Paroles collectées sur le loup et la louve (dispositif de départ : que fouh la louve pendant que le loup pince les jupes des filles ?)
- Ce qui en ressort (ou ce que je veux bien entendre) : le carnaval, l’ivresse, le sexe, la sauvagerie
- D’après le dico culturel d’Alain Rey, carnaval : « la dimension subversive des divertissements carnavalesques – inversion et jeux de rôles, licences langagières, atteinte à la hiérarchie sociale, débauche de nourriture et de boissons alcoolisées – a été rapprochée dès le XVIIIème siècle, des grandes fêtes antiques saisonnières : fêtes d’Isis en Egypte, Dionysies en Grèce, saturnales et lupercales à Rome » + discussion aux puces avec Pascal N. sur lupa et lupanar
- Nous repensons alors à une « scène de sexe » (je ne crois pas qu’on puisse dire "érotique" ou "pornographique", c’est autre chose) écrite pour la revue D’ici là (à paraître en juin), en lien avec des images d’os inventés par Stéphane, dans laquelle il y a justement : inversion et jeu de rôle, une sorte de navigation sur les frontières (poreuses) entre les règnes, les genres, les espèces (entre chien et loup donc), avec flottement et indétermination, un vrai carnaval
- Je décide donc de reprendre ce texte (avec l’accord de Pierre Ménard, qu’il en soit remercié) et de le poursuivre par un deuxième "volet" où il s’agira de passer d’une espèce à une autre, en l’occurrence du poulpe au loup (et donc de Sète à Loupian, mais ça je le réalise après avoir fini le texte !)
- dans le même temps, Stéphane réalise une vidéo et une sculpture en papier plié sur laquelle les images seront projetées puis nous enregistrons le texte sur les images (et comme ce fut le cas pour le montage Détournement, nous avons quelques belles surprises)...

Pour plus d’infos sur Entre chien et loup, suivez le guide. Nous serons présents sur les lieux tout le week-end, à bientôt !

mardi 14 mai 2013, par Juliette Mézenc

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