Bio (sort of)
"Je suis écrivaine" parce qu’il faut bien dire quelque chose, "je suis écrivaine" donc, depuis que j’ai réalisé que "j’écris" (beaucoup plus juste) laisse penser que je ne suis pas engagée totalement dans l’entreprise, alors oui, si on veut, "je suis écrivaine", pourquoi pas, mais je ne suis pas écrivaine quand j’écris, quand j’écris je me fonds dans le paysage, quand j’écris j’écris et je ne suis pas plus écrivaine que boulangère, quand j’écris je m’oublie.
J’anime aussi des ateliers d’écriture, ce qui a tout à voir avec l’activité d’écrire, j’en ai déjà parlé ici.
Travaux en cours
Bassoléa ou De l’herbe dans le sexe, à paraître à La Contre allée
Alice alive, un récit à la frontière du roman et de la poésie qui se déroule sous terre, au sein de cavernes peuplées d’enfants, de grottes ornées et de galeries fantômes
Création de vidéopoèmes, les plus récents, Debug** et Itéraction, sont en ligne sur le site de la Maison de la Poésie de Nantes
Le Journal du brise-lames (co-réalisé avec Stéphane Gantelet), chantier crossmédia qui se concrétise peu à peu sous différentes formes : expositions, performances, publications sur sites… et aussi sous la forme d’un FPS littéraire, jeu vidéo dans lequel le lecteur a la possibilité d’explorer librement un univers en 3D fait de textes, sons et images.
Paru en version papier, numérique et jeu-vidéo en mai 2020 chez Publie.net. Le Journal du journal ainsi que les vidéopoèmes sont libres d’accès (bas de page sur le site de Publie.net).
- Performances à Beaubourg dans le cadre de la manifestation « Chercher le Texte », au Petit théâtre de la Gare (Argelès-Gazost), au CRIC (Nîmes), au Salon du livre de Casablanca, au Centre d’art La Fenêtre (Montpellier), au Marché de la Poésie (Paris), à la ZAL (Montpellier), aux Beaux-arts de Montpellier, à l’Escale du livre (Bordeaux), à la Maison de la Poésie de Nantes, au festival Ritournelles (Bordeaux), au CRAC (Sète), à l’Alcazar (Marseille)...
- Résidence d’écriture au Centre des arts d’Enghien sur 2013-2014 et résidence de création en compagnie de Stéphane Gantelet au Chalet Mauriac en octobre 2015.
- Bourse DICRéAM (CNC) 2014, bourse SCAM 2015 et bourse de création de la Région Occitanie
- Exposition dans le cadre du Festival Extra ! 2020 au Centre Pompidou
- Exposition et performance au CRAC (Centre Régional d’Art Contemporain) de Sète en 2023
Publications
Cahiers de Bassoléa, almanach pratique et poétique, aux Editions de l’Attente (2022)
Journal du brise-lames aux Editions Publie.net (2020)
Des espèces de dissolution, suivi du Monologue de Bassoléa, à l’Attente (2019)
Laissez-passer, à l’Attente (2016)
Elles en chambre (2014) à l’Attente
Poreuse (2012)(2017 pour la version papier) aux Editions Publie.net
Sujets Sensibles (2009) aux Editions Publie.net
En revue ou ouvrage collectif
"Avec" dans l’ouvrage collectif "Lydie Salvayre" (sous la direction de Stéphane Bikialo) chez Garnier-Flammarion
"Sortir du rang" à propos de l’œuvre de Marie Cosnay dans la revue Phoenix
Des espèces de dissolution (extrait) dans la revue Faire-part consacrée à Liliane Giraudon
"Half-life 2 le jeu" in Chimères 88 (2016)
Une chambre à écrire (2016) à L’Ire des marges, avec Michèle Lesbre, Sophie Poirier et Dominique Sigaud
Participation à la revue numérique D’ici Là (n°4 et n°5, n°6, n°7 et n°9, n°10)
Vidéopoèmes
"Nombril de Vénus" pour Luciole, Université itinérante à la campagne
"Une presqu’île n’est pas une île" et Gimbal lock sur tapin²
"Go home view"
"Trois digues 55" sur le site de l’Observatoire de l’Espace / CNES
"Détournement"
Collaboration au projet Etant donnée de Cécile Portier, performances juin 2013 au festival Kolyada Plays (Russie) et juillet 2013 à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon. Vous pouvez lire la visite guidée de l’œuvre sur la revue Itinéraire.
Articles
Entretiens
Avec Elisa Bricco, Université de Genova, "Juliette Mézenc : une écriture poreuse en écosystème numérique"
Avec Estelle Mouton-Rovira, Université Bordeaux Montaigne et Maxime Decout, Sorbonne Université pour la revue Relief
Avec Sébastien Rongier à la Maison de la Poésie de Paris, à l’occasion des 30 ans de l’Attente (entretien et lectures à partir de la 53ème minute)
Avec Jean-Antoine Loiseau pour Occitanie Livre et Lecture
Avec David Christoffel au Studio Cosmique du CNES
Avec Emmanuelle Lescouet dans la Fabrique du Numérique
Cahiers de Bassoléa
Jusqu’à devenir nouilles, un article de Martin Rass sur Diacritik
Des espèces de dissolution
Alice ultra-moderne, par Fabrice Thumerel sur Libr-critique
Une langue nouvelle pour un monde nouveau, par Jean-Philippe Cazier sur Diacritik
Car tout est hétérogène et tout est poreux par Cécile Portier sur Remue.net
Le monde ne va pas de soi, retranscription par Juliette Massat de la rencontre animée par Cécile Viguier à l’Echappée Belle (Sète)
Une littérature des frontières par Jean-Philippe Cazier sur Diacritik
Journal du brise-lames
"Le Brise-lames de Sète est formidablement vivant" par Natacha Margotteau pour la revue Mouvement
"Devenir brise-lames", chronique d’Ahmed Slama pour Libr-critique
"Epuisement de lieu", par Guillaume Lecaplain pour Libération
Aujourd’hui, « l’ubiquité fastueuse » (et autres vers) par Guillaume Lecaplain dans Libération
Sur le Web, les écrivains ne se cachent plus pour écrire, de Natacha Margotteau sur le Nouvel Obs
Le "Journal du brise-lames"... ou vingt mille lieues sous la mer de Sète, par Nathalie André pour Ecla
Article sur 1 2 3 D Terres, FPS littéraire collectif dans Culture et Recherche N°134
Laissez-passer
Grand entretien avec Jean-Philippe Cazier pour Diacritik à l’occasion de la sortie de Laissez-passer : "Traverser les frontières"
Un entretien avec Frank Smith et Jean-Philippe Cazier à l’invitation de Frank Smith et des Périphéries du Marché de la Poésie : L’émotion ne dit pas je, sur Diacritik
Lecture de Laissez-passer par Claude Favre dans Cahier Critique de Poésie
« Laissez-passer » de Juliette Mézenc : entre-je(ux) de casse-briques et de mail(les), un article d’Eric Darsan sur Addict-Culture
Faites-passer !, un article de Marlen Sauvage sur Les ateliers du déluge
Elles en chambre
Juliette Mézenc : Elles en chambre, un article signé Jean-Philippe Cazier sur Mediapart (et aussi sur Diacritik)
Vivrécrire, une critique de Sabine Huynh parue dans la Nouvelle Quinzaine Littéraire (n°1139)
Juliette Mézenc : de la « chambre à soi » à « Elles en chambre », article d’Oliver Quelier sur Grandeursrvitude
A propos d’Une chambre à écrire, un article de Sophie Poirier sur L’Expérience du désordre
Note de lecture sur Elles en chambre par Emmanuelle Lescouet dans le cadre du Master Limés de l’université de Poitiers
Liber : room, room, room !, d’Elsa Gribinski sur JunkPage
Poreuse
"L’énigme du textiel littéraire" par Clémence Jacquot et Marc Jahjah
"Poreuse l’écriture"par Marie Cosnay sur Mediapart
Poreuse sur la readlist de Bookalicious
Article d’Eric Darsan à propos de Poreuse sur "la vie manifeste"
L’écriture comme carte nomade : Juliette Mézenc, Poreuse, un article de Jean-Philippe Cazier sur Diacritik
Présentation de Poreuse par François Bon sur Tiers Livre
Lecture de Poreuse par Guillaume Vissac sur le blog de Publie.net + En mode shuffle, réflexion sur la littérature non-linéaire, toujours par Guillaume Vissac
Sujet sensibles
"Sujets sensibles et numériques", un entretien avec Ariane Bach et Aurélie Gellé, propos recueillis par Jean-Michel Le Baut pour le Café Pédagogique
"Numérique : réinventer la lecture", un article de Kenza Sefraoui
Autres petites coïonneries
Lectures publiques des Cahiers de Bassoléa, Des espèces de dissolution, Elles en chambre et Laissez-passer dans des festivals, Maisons de la poésie (Nantes, Bordeaux, Paris), dans le cadre des Périphéries du Marché de la poésie de Paris, mais aussi en universités, lycées, librairies et médiathèques
Performances avec des musiciens ou chanteurs (Festival Bruits blancs, Festival Mondes sonores)
Participation à la Radio FarWest - dans "dire le paysage, la nuit"
Création de vidéopoèmes avec Stéphane Gantelet pour des expositions et mises en ligne sur différents sites. "Une presqu’île n’est pas une île" a fait partie de la sélection du Festival Extra ! (Beaubourg 2018 ; commissariat : Gilles Bonnet, Erika Fülop, Gaëlle Théval)
Participation au débat « Littérature numérique : chercher le texte ! » avec Emmanuel Guez, Jérôme Fletcher et Philippe Castellin, à la Bpi du Centre Pompidou
Contributions à la revue Diacritik : "Deleuze et nous" et "L’heure des phrases fantômes"
Intervention à la BNF dans le cadre du colloque « Les métamorphoses de l’œuvre et de l’écriture à l’heure du numérique : vers un renouveau des humanités ? » : lecture d’un « pecha kucha » associant images et texte sur le thème « écrire web ou comment s’invente la littérature aujourd’hui »
Pecha Kucha "Le journal du brise-lames, terrain de je/u" présenté au centre Cerise à l’invitation d’Anne Savelli et disponible en ligne sur remue.net
Participation au festival Entre chien et loup
Participation au Festival Hors Lits Sète : lecture d’un extrait du Journal du brise-lames avec création en direct d’un court film de Stéphane Gantelet
Participation au collectif Général Instin, ce cher Gé !
Ateliers d’écriture
Nombreuses interventions dans les établissements scolaires, les musées, les hôpitaux etc.
Auteur intervenant au DU Animateur d’Atelier d’Ecriture (Université Montpellier III)
Qu’est-ce qu’écrire ?
Nécessité de soumettre le terme à la question (on aimerait tant laisser les mots dans leur flou, celui d’avant la compréhension nette et péremptoire, certifiée par le dictionnaire, classée et répertoriée, le flou et l’ouvert de la première fois… et en même temps cette passion du dictionnaire que je n’utiliserai pourtant pas pour le mot qui nous intéresse ici) avant de commencer. La vision est nette, je sais, je sais ce qu’écrire est, pour moi, je n’ai jamais pu parler qu’en mon nom, mais les mots pour le dire se bousculent, se chassent les uns les autres, et lorsqu’ils arrivent, malaisément, ils me paraissent lourds, patauds, peu aptes à traduire l’expérience.
Ce qu’écrire n’est pas.
Ce n’est pas dévider du texte même « bien » écrit, sans fautes.
Ce n’est pas construire un texte équilibré, bien dosé, avec les ingrédients qu’il faut, là où il faut.
Ce n’est pas se répandre sur la feuille (mais ce peut être un préalable à l’écriture).
Ce n’est pas écrire malin : une historiette qui fait mouche.
Ce n’est pas une partie de rodomontades (t’as vu le vocabulaire, et l’imparfait du subjonctif, là, hein).
Ce n’est pas expliciter le monde, représenter clairement ce qui est complexe et confus. Ce n’est pas faire de l’esprit.
Ce n’est pas enjôler le lecteur, chercher à le séduire ou le choquer, c’’est du pareil au même.
Encore moins chercher à le convaincre.
Ce n’est pas se soucier du lecteur même si l’autre est toujours présent dans l’écriture, les autres : un fourmillement au creux de l’écriture.
Ce n’est pas jeter une forme sur le papier et au revoir la compagnie.
Ce n’est pas reproduire.
Bien.
Ecrire c’est.
Partir d’un point sourd.
Désirer un territoire proche mais inconnaissable, dissimulé et qui reste dissimulé. Ce serait comme chercher un enfant qui se serait si bien caché qu’on ne le retrouve plus et l’écriture serait la trace de nos pas dans les salles vides de ce que l’on y cherche, il est pourtant là, l’enfant. On l’invente en le cherchant. Ecrire, c’est cerner son secret. S’engager dans cette exploration la tête vide, le corps en alerte. Prendre le risque de ne rien trouver. Etre seul sur le parcours, face à soi-même, avec tous les autres dedans (il s’agit de les amener progressivement à se calmer, qu’ils arrêtent de hurler, de bavarder, leur signifier notre désir de mieux les entendre). Produire le texte qui ne peut être écrit que par soi-même pour la seule raison qu’il sera écrit à partir de soi-même, de ce point sourd et multiple, seul point d’appui, pourtant fragile, impossible à localiser et identifier, mais plus réel que tout le reste (et ceci n’a absolument rien à voir avec la question autobiographique).
Ecrire engage (et ceci n’a absolument rien à voir avec une quelconque littérature engagée).
mercredi 30 janvier 2013, par