sur D-fiction récemment, j’ai découvert cet article de G-MAR :
… épiphanies qui (nous nous sommes mis à rêver tandis que nous lisions), mises bout à bout formeraient un patchwork, parfaitement étranger à la forme du récit, dans une coagulation de textes de factures et de tonalités divergentes par laquelle se manifesterait, dans un composum faisant artificiellement bloc sous l’unité d’un titre, la dissolution d’un moi – démembré par la diversité des voix qui le traversent comme pour le disséminer dans le rectangle des pages… et le recomposer, une fois l’œuvre achevée et cousue d’une seule masse, bien mort-vivant, damné par sa main et les lignes de fuite qu’elle lui aura tracées et qui l’emportent, lui, bien au-delà de lui-même et de sa maîtrise sur le cours des choses (ponctuation y comprise). Mort à lui-même comme au monde qui l’entoure le temps que durent ces emportements. Impuissance face à l’évènement qu’est la voix non voulue, machinalement relayée par la main.
... impression troublante qu’il parle du Journal du brise-lames que j’ai eu l’occasion d’introduire ainsi (texte déjà publié par Jean Prod’hom sur son site les marges dans le cadre des vases communicants) :
Quincaillerie ?
Fourre-zy-tout ?
Vous avez vraiment mais alors vraiment aucun orgueil hein !
Quoi ?
Laisse-les faire, c’est pour la comm’, on s’en fout
Comment on s’en fout ! ils voudraient se saborder qu’ils ne feraient pas mieux
On n’a qu’à écrire chacun un texte pour présenter le bidule et puis voter
Non non non, vous êtes trop nombreux là-dedans à délirer complet
Laisse-les faire, le vote ça n’engage à rien
Moi je dis que le titre suffit : Le Journal du brise-lames en arial narrow blanc sur fond noir, sobre
Moi perso je préfère le lucinda sans unicode
On peut choisir en fonction de
Voilà où on en est rendu, avec leur refus de faire des choix clairs, de s’en tenir à une ligne, un style, de se choisir un bon petit parti pris
On t’a déjà expliqué : le parti pris du n’importe quoi, pas de plan, pas de ligne, pas de rigueur, faire feu de tout bois. Glaner. Et construire au petit bonheur la chance
Et puis t’inquiète, tous ces petits bouts de rien, ils s’agglomèrent autour du grand caïd, tu sais, le brise-lames, tu te rappelles, le truc sur lequel on bosse depuis des années
Ouais, par intermittence
Justement, l’intermittence construit l’objet, aussi
On pourrait écrire
Dans ce livre (est-ce un livre) vous trouverez (avec des tirets pour faire liste, organisation béton) :
une utopie artisanale et chaotique
de minuscules coquillages en bande organisée
un magasin de souvenirs
un peu d’Histoire
un roman photo : le homard Omar
des bulletins de météo marine
des migrations dans tous les sens
des rêves absurdes
des rêves terrifiants
des anecdotes (réhabilitons l’anecdote)
Ridicule
Faut bien tenter quelque chose
Tout ça n’est pas sérieux
Juliette Mézenc, collectif
.... une chose est sûre, on fait de sacrées belles rencontres sur le net.
vendredi 24 février 2012, par