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série STANZE

nous sommes partis de la série STANZE, photos de Marie Letizia Piantoni exposées dans le cadre du festival offsète (j’apprends en mettant le lien que l’expo a remporté le prix "Roger Thérond"). Merci à Emmanuel et Dominique Bégou pour l’accueil ainsi qu’à Cécile de Bournet pour les photos.


J’ai le ventre ouvert
Les marins ont embarqué.

Délaissé le radeau d’émail.

Désordre est de pierres, que le ciel ne peut dissoudre.
Avalanches que les images accompagnent.

L’ombre, seule, semble juste passante
effrangée.

J’ai plié le verre
déchiré la toile
baissé le jour.
La moisissure monte et trouble l’objectif.

Floquée comme une voile le linge se soulève
se fend
libère les murs.

Un autre espace
Une cité.
Bagdad sur Seine.

Je l’ai vu prendre son téléphone et hurler ses ordres
sa silhouette est douce, sa voix en furie.

Alors les coups sourds répliquent.

Coups au silence
Bruits des ferrailles
Coups de marteaux qui piquent les nids d’hommes effondrés.

Annie Mahé-Gibert


Ouverture - Lumière sur un monde meilleur - Destruction pour amélioration- squat - Verre cassé - Graffiti - Délabrement - Enfermement - évasion vers Ouverture - Ciel bleu - Démolition - Brume de poussière masquant le soleil - Bruit de grue - Appel d’homme - Cris -Choc - Déblaiement - Va et vient incessants de camion - Attroupement de gens - anciens occupants voyant leur vie et leurs souvenirs tomber en débris - Larmes - c’était leur "chez eux" - Un coin de verdure.... - est-ce l’annonce d’un meilleur lendemain ....

MLISE


Bordel organisé. Dehors, l’arbre s’endort, branches de cils exubérants.
Lambeaux, tapisserie laissant le mur nu comme de la chair fraiche.
Des rires. Et l’odeur du café en brume.
Embrume l’oeil de l’ appareil photo d’un voile de nostalgie.
J’ai la main qui tremble un peu, le geste pas sûr mais c’est l’amour qui prime.
C’est l’arbre désenchanté qui m’offre ses branches.
Et ça me fait du bien !
Ce sont des marocains qui ont habité ici me dit l’ouvrier.
J’imagine un palmier et tous ces corps nus qui s’y sont succédé.
Splendeur et misère.
L’eau qui éclaboussait la fatigue et l’apaisait.
Venez prendre un café.
Promis demain , j’en apporterai.

Homme qui va vers la lumière.
A tout petit pas sur la musique d’un marteau piqueur démoralisateur.
Traverser ce couloir sombre, ce passage inconscient qui maintient la nuit.
Des lambeaux, des gravas obstruent un ciel qui s’ouvre
Faut il les arracher ?
Des planches de ci , de là.
Ce sont mes planches de salut ce sont mes planches de salut de salut et d’intimité
Le silence est présence il repose et se love sous les pas de l’inconnu
l’homme qui va vers la lumière va-t-il y arriver ?

Bleu et vert, vert et bleu.
Vert feuillu, bleu brisé écumant le sol
oiseaux qui chantent, blanc coton des nuages
Se baigner dans ce vert et ce bleu.
J’ai oublié mon maillot parmi ce duo
La photo est parfaite
limpide comme l’onde d’un bleu d’eau vert intense

Pasqua Lina


Claire de lune
Clair obscur
Clair de jour
Clair de vie
La vie sans toit
Corridors de la mélancolie
Fenêtres ouvertes
Fenêtres brisées
Gratte-ciels oubliés
Désertion de ma mémoire
Je chavire
Sur la rive du souvenir
Un homme s’éloigne à pas lents dans un couloir troué de lumière.
Il n’est pas pressé, il est sûr de lui, tranquille.
Un assassin, un tueur, un voleur, un violeur, un shooteur ? Non, il n’en n’a pas l’allure.
Alors quoi ? Pourquoi sa présence dans ces lieux désertés ?
Il y vit, oublié de tous, SDF, comme on dit, à la recherche d’un espoir _ qui lui permettrait
De ne pas crever seul dans le noir.

mardi 21 juin 2011, par Juliette Mézenc

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