mot maquis

dans mon bain je réalisai hier matin que je ne parvenais décidément plus à rester immergée plus de 15 minutes dans l’eau chaude, en la circonstance pourtant parfumée à la sauge, température parfaite.
Cette fois encore, je lisais tranquillement "La seiche" de Maryline Desbiolles (avec tout de même une petite idée utilitaro-vicieuse en tête, celle de peaufiner mon atelier de ce soir en relisant le texte à corps reposé) et voilà que ce passage "disons que je ne détestais pas la vérité mais il me semblait qu’on la perdait de vue en l’exposant trop vertement, qu’on en perdait les contours et même aussi la chair et ses subtiles variations, qu’on n’avait plus que le coup qui nous est porté. Un peu l’histoire du soleil qu’on voit tout noir lorsqu’on le regarde en face" m’arrête, me fait sourire et repenser au récent colloque sur l’autofiction au cours duquel il a été rappelé que dans l’autofiction aussi il y a récit c’est à dire construction, élaboration, transformation du matériau vécu en objet littéraire
aussi sec je pense à cet article de Cécile Portier sur le secret et la Lettre volée
aussitôt envie de coucher la seiche, le secret et le reste par écrit sur les bons conseils de cette chère Virginia (merci à Richard Beugné d’avoir mis cette citation et ses propositions détaillées sur Dirlici)

"Non, je n’ai aucune arrière-pensée d’introspection. Je retiens seulement la phrase d’Henry James : « Observez perpétuellement. » […]
Et maintenant je m’aperçois, non sans plaisir, qu’il est sept heures, et que je dois préparer le dîner. Haddock et chair à saucisse. Il est vrai je crois, que l’on acquiert une certaine maîtrise de la saucisse et du haddock en les couchant par écrit."

me voilà donc ruisselante devant vous (me suis essuyée les pieds avant d’entrer)(non, ça c’était - presque - vrai hier alors que je prenais des notes pour ce post, je me suis séchée depuis, l’air aussi d’ailleurs, merci au mistral ou à la tramontane, pas bien saisi d’où venait le vent aujourd’hui)

Bon, maintenant je file suivre l’actualité du Japon sur le site de Pierre Ménard + un détour par facebook pour pister les traces de la présentation de Traque Traces au Salon du livre...