Série en lien avec ce qui se fabrique ici.
Depuis un bon moment, je l’observe, se débattre
Le cerf est maintenant au milieu de la clairière
Je ne peux pas bouger, juste ma bouche qui bouge tout bas pour vous dire
Le cerf est maintenant au milieu de la clairière, le petit pan de mur jaune est toujours empalé sur ses bois
Et les bois du cerf porte encore leur velours
Le soleil très blanc en fait une sorte de duvet
A l’instant où je vous parle, il fait quelques pas avec le port noble qui fait de lui un cerf
Et puis tout recommence
Il balance sa tête de gauche à droite, son cou puissant se vrille et la colonne suit, les pattes plient
Sa maladresse est grande, il titube, s’arrête et se reprend, donne des coups de reins puissants, se prend dans les branches qu’il ne voit plus, le pan de mur partout le précède et il a beau se tordre il ne parvient pas à lui causer le plus petit dommage, le petit mur résiste
Et il s’immobilise, face à moi, réfléchit la lumière comme un miroir troué par les bois encore tout moussu de ce printemps
Je reste interdite
La danse reprend, je reste
La volonté anéantie par la beauté du cerf qui cherche à se défaire d’un petit pan de mur jaune empalé sur ses bois
jeudi 20 février 2014