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Elles en chambre (suite sur Mot Maquis et bientôt aux Editions de l’attente)

Après une année de publication sur D-Fiction + quelques mois de flottement, voici un nouvel épisode de Elles en chambre, cette fois-ci sur Mot Maquis en attendant la publication de l’ensemble aux Editions de l’attente, ce dont je me réjouis grandement. A suivre donc...

Pour rappel, Elles en chambre est une série qui s’essaie à poursuivre la réflexion de Virginia Woolf dans "Une pièce à soi" ou "Une chambre à soi" (je mettrai plus tard un texte où il est question de mon choix de garder "chambre" plutôt que "pièce", pourtant plus proche du titre original "A room for one’s own) sur les conditions matérielles et culturelles de l’écriture, en particulier pour les femmes.

Ci-dessous un épisode un peu particulier puisqu’après avoir exploré les "chambres" de Nathalie Sarraute ou Hélène Bessette, j’ai choisi de m’intéresser à une "chambre" que je pratique régulièrement, en tant que "simple participante" ou en tant qu’"animatrice" (je vais finir par user ma touche "guillemets"), il s’agit de l’atelier d’écriture collectif.
Il se trouve que demain je vais retrouver un groupe de personnes à qui je vais tenter de donner un "cours de pédagogie de l’atelier d’écriture" dans le cadre du DUAAE (Diplôme Universitaire Animateur d’Atelier d’Ecriture)(Fac de Montpellier III)... et comme dans le texte ci-dessous je dis pas mal de choses qui me tiennent à cœur sur la pratique de ce type d’atelier.... Allez vroom !


Entrez, asseyez-vous, mettez-vous à l’aise… Tout le monde est là ?
Très bien.
Intrigués n’est-ce pas ? Il y a de quoi, la configuration des lieux est un peu spéciale, le dispositif aussi, veuillez noter pour commencer que cette pièce est à géométrie variable, il est en effet possible de pousser les murs, aussi légers et plus mobiles encore que des parois japonaises, parfois même ils s’écartent entièrement et l’atelier d’écriture a lieu
à ciel ouvert
parfois même sur une de ces jetées en bois que l’on trouve sur les lacs ou les étangs. Dans ce cas il n’y a pas de table bien sûr, chacun s’assoit comme il peut, et l’eau circule que l’on aperçoit par éclats entre les planches, mais… même dans ce cas, on peut dire qu’il y a chambre d’écriture et, d’une certaine façon, on peut aussi dire qu’il y a une table à laquelle tous s’arriment, tous à la même table de travail, les participants et l’animateur.
Toujours du mal avec ce mot, animateur… qui renvoie au pire de ce que la télé a su fabriquer, celui qui occupe, distrait, fait passer le temps. L’étymologie ne fait rien pour nous réconcilier avec animateur, dérivé (1787) du verbe animer au sens fort de « qui donne la vie, créateur »
Hum hum
Pour qui il se prend, monsieur l’animateur, Grand Distracteur le samedi soir, Démiurge au petit pied le dimanche matin
Pfff
L’acception en français classique donne peut-être une idée plus exacte de son rôle : « entraîner à l’action », avec des valeurs proches de inspirer, exciter, vivifier…
Mesdames et Messieurs, vous seriez donc avisés de retenir que l’enjeu c’est de donner l’impulsion, créer les conditions, faire en sorte que quelque chose se mette à tourner et que, sous l’effet boule de neige, le phénomène opère, les éléments s’agglomèrent, lentement et presque subrepticement pour qu’ici, comme en douce et ainsi qu’on a coutume de le dire de la mayonnaise, des textes prennent.
Qu’ils prennent à la suite de la parole que déroule l’animateur au tout début de l’atelier, parole qui librement associe expériences, textes lus, lectures d’images, d’objets, de paysages… On appellera l’ensemble une proposition d’écriture ou, plus parlant peut-être, un pré-texte.
Entendons-nous bien : pour que le pré-texte ait quelque chance d’entraîner à écrire, s’il est l’acte premier dans le processus d’écriture, il se doit, déjà, en amont des textes qui seront écrits puis lus par les participants, d’appartenir au territoire de l’écriture. La proposition en atelier collectif a tout à voir avec la proposition qu’un écrivain se fait à lui-même lorsqu’il commence un texte, souvent la rencontre entre deux ou trois éléments discordants qui lui font signe
qu’il se met à désirer
et qui le place, avant même que la pulpe des doigts n’enfonce la première touche, de plain-pied dans le travail d’écriture. Vous comprendrez donc aisément que, si l’animateur n’est pas nécessairement écrivain, il ne peut cependant concevoir une proposition sans être lui-même engagé tout entier dans le lirécrire qui est le quotidien de l’écrivain.
En atelier collectif, la proposition d’écriture passe aussi par la voix, ses vibrations, par les regards, le corps de celui qui la lance. Une question d’énergie est à l’œuvre qui, avec quelque chance, contaminera ceux qui sont là pour écrire.
A leur tour, ils se risquent.
Bien sûr il y a le temps imparti et aussi le lieu, on n’écrit pas pareil selon que l’on se trouve sur la jetée en bois déjà empruntée plus haut ou dans un box de prison, et ce n’est pas vraiment une question d’histoire personnelle mais bien aussi et surtout une histoire de lieu, j’insiste.
Bien sûr il y a les participants eux-mêmes, ce groupe qu’il forme…
L’attitude des participants croyez-le ou non participe grandement à faire de l’atelier une chambre suffisamment bonne. Il y faut des gens disponibles, à l’écoute, et même encourageants si nécessaire, des gens présents… mais pas trop. Et cette drôle de chose que c’est d’écrire en atelier, porté par les autres, les lieux, le temps plus ou moins fixé, et de devoir en même temps tout oublier pour n’être qu’avec cela, cette affaire-là, écrire.
Autant dire que toute l’entreprise est hasardeuse, comme toute tentative d’écriture en solitaire, c’est kif kif parce qu’au fond on n’écrit jamais qu’accompagné, par les œuvres des autres pour commencer mais pas seulement
Vous dites ? Fabriquer des écrivains ?
Nous y voici.
« Fabriquer » dites-vous… et la bouche qui se tord un peu…l’œil qui frise…
Je vous avertis, ça risque d’être un peu long… mais voilà…
A l’éditorial du Figaro littéraire, titré « Naïfs » (il s’adressait là à ceux qui se réunissaient en avril 1995 pour une Journée d’étude sur les ateliers d’écriture à Bruxelles et l’édito défendait ensuite l’idée du parcours d’écriture comme une longue et solitaire aventure menée par de sauvages inventeurs, les ateliers ne pouvant que reconduire des formes éventées), François Bon, qui se rendait à cette « journée », répondait que « pour inventer des formes il faut les pratiquer » ! et pour les pratiquer il faut d’abord les rencontrer, ces formes, ces textes, et les auteurs eux-mêmes, pourquoi pas !
Ah le beau cliché de l’écrivain qui se fait tout seul
Dites « ouiiiistiti »
Amusant parce que pour les artistes, c’est tout le contraire. Laissez-moi vous expliquer : dans le milieu artistique un autodidacte est un individu suspect, il y sera observé avec distance voire mépris : Comment ? Il n’est pas passé par les Beaux-Arts ? Hum… Nécessité éprouvée par les artistes eux-mêmes de 1. Connaitre l’histoire de l’art pour se situer, prendre position dans le champ et éviter d’être condamné à reproduire sans le savoir 2. Se confronter au regard des autres, étudiants ou professeurs qui sont eux-mêmes artistes et qui en ont vu d’autres 3. Pratiquer et encore pratiquer, c’est en écrivant qu’on devient écriveron etc.
Et ne me dites pas que c’est à la fac de lettres que… Bon, je vois qu’on se comprend…
Peut-être ce qui explique qu’un certain nombre d’écrivains et poètes sortent des Beaux-arts, prenez Mauvignier qui se souvient d’un « workshop » avec Valère Novarina : « À vingt ans, ce type d’expérience change radicalement le regard sur la pratique d’écriture : la poésie sonore de Bernard Heidsieck, les cut-up de Burroughs, toute l’histoire de la modernité sous un angle différent de l’éternel duo Sartre-Camus de la fac… ».
Personne ne se fait tout seul, et penser qu’un lieu où de futurs écrivains pourraient se former c’est-à dire donner forme à leur désir d’écrire, penser que ce lieu n’est pas nécessaire handicape sérieusement ceux qui n’ont pas eu, dès le départ, comme donnée, une chambre favorable c’est-à-dire un milieu favorable, un lieu où ça lit, ça écrit, même peu, où ça discute bouquin, ces choses-là existent, rappelons à ce titre que « les écrivains sont d’abord et avant tout issus des classes supérieures et moyennes, particulièrement celles qui possèdent un fort capital culturel : 32,5 % des écrivains ont un père cadre ou exerçant une profession intellectuelle supérieure, 18,1 % ont un père rattaché aux professions intermédiaires et 16,7 % un père artisan, commerçant ou chef d’entreprise […]. De même pour la fin du XXème siècle, Michèle Vessillier note l’origine sociale et culturelle élevée de la population d’auteurs (affiliés à l’AGESSA) qu’elle étudie : « Ce sont d’abord des privilégiés par la naissance et par l’éducation. Auteurs et artistes sont des « héritiers », très majoritairement nés dans les milieux aisés (et souvent artistiques), tandis que les secteurs ouvrier et agricole sont très sous-représentés au regard des moyennes sociales. ». (La condition littéraire de Bernard Lahire, Editions la découverte)

Ah mesdames et messieurs rêvons ensemble, imaginons une Ecole de la Littérature où l’on n’aurait pas peur du Cambouis !
(une minute de silence)
On peut imaginer que les éditeurs se plaindraient un peu moins des manuscrits reçus, ils en recevraient sans doute moins d’ailleurs, les participants à un atelier mesurent au contraire le travail, la difficulté, se mesurent aux textes des autres aussi (on ne peut se désespérer ou s’illusionner que lorsqu’on est isolé). On lit beaucoup dans un atelier collectif, vraiment beaucoup, on y lit des textes d’auteurs, on y lit ce qu’on vient d’écrire… En fait l’écriture n’occupe qu’un tiers du temps de l’atelier.
Un atelier d’écriture est d’abord un atelier de lecture.

« Fabriquer » des écrivains…
Quand on y pense
C’est quand même drôle, cette peur d’être envahie par des écrivains, cette peur que les ateliers dégorgent d’écrivains dont on ne saurait que faire… Mais les participants en atelier dans leur grande majorité ne cherchent pas du tout mais alors pas du tout à devenir écrivain ! Rassurez-vous ! Ca ne les empêche pas d’écrire vraiment, et parfois même des textes d’une grande force, déconcertants, tout ce qui fait la grande littérature. Mais ils y viennent souvent pour de tout autres raisons :
parce qu’ils y sont obligés, assez souvent le cas, il y a même un terme pour ça, « public captif » des établissements scolaires, Ecoles de la seconde chance, Centres de formation… Contraints donc, parfois même récalcitrants : « On est vraiment obligés de venir à votre truc là ?! », ces derniers sont parfois les plus assidus ensuite, curieusement
parce que ça leur fait du bien, qu’ils y trouvent du plaisir, comme d’autres vont prendre des cours de guitare ou de dessin le soir
pour se faire des amis, pour tromper l’ennui, pour se défouler… Chacun a ses raisons que l’animateur ne connait pas.
On en vient à ce qu’on l’on peut appeler les bénéfices collatéraux… Tenez, par exemple, regardez ces femmes là-bas - l’animateur leur avait proposé de marcher et d’écrire en marchant, et voici qu’elles quittent le chemin, voiles au vent, traversent un champ très vert, on est au printemps, et s’arrêtent devant une parcelle que l’on n’aperçoit qu’à peine d’ici… Dans un instant, elles décideront ensemble de reprendre la culture de ce jardin laissé en friche depuis la mort du mari de l’une d’elles. Elles n’ont pas beaucoup écrit ce jour-là mais l’animateur sourit, pourtant, reconnait que quelque chose se joue, aussi, à cet endroit-là de l’atelier, que ça lui échappe et il en est content.
Il se dit que l’atelier a peut-être bien irrigué là une vie, qu’il a bien marché, lui aussi, mais peut-être se trompe-t-il, tant de choses échappent.
Cette pensée l’apaise et le fait sourire à nouveau.

Mais revenons un instant si vous le voulez bien sur la « fabrique d’écrivains ».
Parce qu’il arrive, croyez-le ou non, que des écrivains « sortent » d’ateliers d’écriture comme d’autres sortent des Beaux-Arts, souvent le cas d’ailleurs aux USA où il semblerait que les universités n’aient pas peur des écrivains vivants, Raymond Carver pour ne citer que lui a suivi des cours de « creative writing » avant d’en mener lui-même dans diverses universités américaines.
Qu’en est-il en France ?
Je vous l’avais dit au départ, cette pièce est à géométrie variable
Sans bouger nous avons ensemble traversé quantité d’ateliers-paysages
Celui dans lequel nous nous trouvons est assez sombre, spacieux, des piles de livres nous carapaçonnent dont le sommet se perd dans la pénombre, pour un peu on se croirait dans une nouvelle de Borges
C’est Maryse Dru qui anime l’atelier, chez elle, dans sa chambre-bibliothèque
Voix ténue qui prend l’espace
Sur un bout de table une jeune femme qui se trouve là parce que son amie Ophélie l’a tirée par la manche : tu verras, ça va te plaire
Ce n’est pas sa première chambre d’écriture, non
Sa première chambre, c’est sa tête
Dans sa chambre-tête de petite fille longtemps elle a fait du montage : images et mots viennent s’y agencer le soir avant l’endormissement, suite à un film, une lecture
Elle reconstruit autrement, réécrit des passages ou bien invente la suite, rien que pour elle.
A cette époque elle veut à toute force investir l’espèce de bout de couloir sans fenêtre qui sert de buanderie à sa mère, s’y terrer pour monter ses histoires, plus souvent, n’importe quand, quand ça lui chante, ce bout de couloir obscur elle se met à le désirer, c’est très fort, elle désire une chambre-tête qui déborderait un peu de la tête mais une chambre très close encore, séparée, pas de fenêtre, deux mètres sur trois à tout casser, une chambre-buanderie : l’urgence ! Mais la réponse de la mère : pas question ! Frustration.
Plus tard, il y aura la chambre-journal, la chambre-tête s’ouvre (un peu), s’épanche (un peu) mais un jour : ça coince. Frustration quand il faudra bien arrêter, la forme du journal ne convient plus mais elle n’en voit pas d’autres, elle ne veut pas écrire un roman, elle ne veut pas écrire un poème, encore moins une pièce de théâtre, elle veut écrire, oui mais alors : quoi ?
Elle ne voudra pas non plus faire des études de lettres, toujours ce besoin de séparer les choses, ce besoin de garder pour soi. Ce qu’elle vit avec les livres qu’elle absorbe silencieusement, avec les bouts de textes qu’elle écrit, c’est chasse gardé, sacré : ne pas « y toucher ».

Qu’est-ce qui s’est passé dans cet atelier avec Maryse Dru ?
Un événement comme il n’y en a pas dix dans une vie. Dans cette chambre suffisamment close et suffisamment poreuse, en présence d’êtres suffisamment bons, quelque chose s’est libéré : une énergie a trouvé sa forme.
Est-ce que cet événement se serait produit pour elle sans cet atelier ? Impossible de répondre à ce genre de question. Ce que l’on peut dire : l’événement s’est produit et il s’est produit dans cet atelier-là. Mais on peut rajouter que le terrain était propice, pour elle, puisqu’il s’agissait justement d’un de ces ateliers où il s’agit d’écrire, au sens intransitif, et non d’apprendre des techniques censés faire écrire un roman ou une nouvelle ou un conte ou que sais-je encore.

Et puis il y a autre chose :
Entre temps elle avait senti qu’à trop vouloir maintenir la littérature sur un territoire séparé, à l’écart de ce qui se dit, se partage, elle prenait le risque de voir ce territoire s’amenuiser peu à peu, se racornir, petite chose fossilisée qu’elle regarderait bientôt de loin et d’un œil nostalgique. Elle à jamais séparée.
Et ça ce n’était tout simplement pas possible, il lui fallait trouver un issue.
L’atelier collectif, cette issue ?
Agamben peut, je crois, à ce propos nous éclairer :
« Profaner signifie donc toucher au sacré pour s’en libérer / Profaner signifie restituer à l’usage commun ce qui avait été séparé dans la sphère du sacré / Profaner, c’est se réapproprier quelque chose qui ne nous appartient plus parce qu’il a été sacrifié et pétrifié, c’est un geste de désacralisation qui équivaut en lui-même à une libération, une réaffirmation de la vie. / Profaner signifie : libérer la possibilité d’une forme particulière de négligence qui ignore la séparation ou, plutôt, qui en fait un usage particulier. / Profaner veut dire : réapproprier ».

L’atelier collectif aura-t-il été le lieu favorable à cette profanation qu’a été pour elle le passage à l’acte d’écrire ? Le lieu où l’on touche à la littérature, sans vergogne, lieu où l’on s’autorise c’est-à-dire où l’on résiste à l’autorité de la voix qui dit « Ceci n’est pas pour toi ». Reprendre la main sur l’écriture de sa vie, en devenir l’auteur.

L’atelier d’écriture, un lieu éminemment politique ?
« Une fois profané, ce qui n’était pas disponible et restait séparé perd son aura pour être restitué à l’usage. [ …] Cette lutte contre la séparation du sacré et du profane, à l’origine de toute religion, cette lutte contre le sacré lui-même devient de nos jours le combat contre tous les dispositifs du pouvoir qui tendent à la confiscation de ce qui en droit nous appartient et nous revient ».

Et le travail peut commencer.
Juliette Mézenc occupe aujourd’hui toutes sortes de chambres qui communiquent, au point qu’il lui est difficile de parler d’un atelier « perso », tant ses projets (elle déteste ce mot) d’écriture ont partie liée AVEC les ateliers collectifs auxquels elle participe, AVEC les ateliers-sites qu’elle visite sur le net et qui la contamine (gravement), AVEC les projets (elle déteste ce mot) artistiques initiés par d’autres et auxquels elle contribue.

Plus que jamais, c’est AVEC qu’elle fabrique et se fabrique. Et c’est une joie.

Remerciements vifs et chaleureux à Cécile et Benoît Viguier, les échanges que nous avons eus ces derniers mois ayant largement contribué à irriguer Elles en chambre, cet épisode en particulier

dimanche 6 octobre 2013

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