3 mai
Oui, de drôles d’oiseaux, ces hommes, là. Leurs noms sont Gaspard, Aimée, Léopold, Basile, Casimir, Germain, Eloy, Barnabé et Emile.
Ils s’enhardissent.
Ils gagnent du terrain mais comme les plantes : à vue d’œil et sans qu’on s’en aperçoive.
Il faut les voir sur leurs jambes hautes qu’ils déplient comme du bois précieux, de l’ébène qui aurait traversé la méditerranée mais pas de l’ébène comme ils en reçoivent de l’autre côté, dans le port, non, plutôt du bois d’ébène flotté, roulé, brassé dans les vagues courtes, les tempêtes, les hurlements, du bois pétrifié. La méditerranée, la belle, la chantée, ils l’ont traversée en apnée.
Là, ils respirent, un peu, entre la mer et la ville.
Ils soufflent.
Mais pas trop fort. Et ils se cantonnent dans le secteur le plus éloigné de la ville, entre les deux derniers phares de l’épi Dellon.
vendredi 26 novembre 2010, par