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contamination (atelier du 12/11/11)

nous sommes partis d’extraits de Saphir Antalgos de Cécile Portier et avons exploré la façon dont le rêve nous travaille, nous contamine...

Un immense merci à Cécile pour les précisions concernant Saphir et son laboratoire, et un conseil (ceci est une injonction forte déguisée en gentil conseil) : partez vous perdre dans l’oeuvre protéiforme et rhizomique de Petite Racine, vous n’en reviendrez pas promis, allez hop le lien !


Un champ blond du soleil je cours à perdre haleine dans les blés le vent ploie les tiges et mon corps aérien en accentue l’effet. Je cours vers la lisière verte très loin, mais elle est noire avec le soleil derrière. Je m’envole, tiens, le bruit d’une moissonneuse. Je domine le champ, le sillonne méthodiquement, avale les tiges, puis me retrouve assise sur un ballot de paille, ça pique. Je me lève, je suis debout dans ma chambre, je manque d’air, mes jambes piquent encore.

Cécile de BOURNET


1..2...3…4...5…NON ! Je recommence.
1..2..3.. Nooooooooon ! Ça ne va pas ! Là, j’ai en gros plan la moustache du bébé !
Mais c’est tellement idiot cette idée ! Des bébés tous nus, tous bronzés avec des moustaches ! J’imagine lancer sur le marché le concept :
« Bébés soyeux, rêvons heureux »
Ce qui est inquiétant, c’est le rythme…Je n’arrive pas à suivre…et puis ça ne va pas, ils sont trop serrés.
Charlie déconne. Hier, il avait décidé d’en jeter 1 sur 3.
Jeter 1 bébé sur 3 !!?!!?
Finalement, j’ai pu raisonner Charlie. J’ai obtenu une infirmière au bout de la chaîne.
Tu vois la scène ! Moi et Charlie tendus vers les bébés qui passent, resserrant un bras, taillant les moustaches, regonflant les popotins, avec, au bout du bout une infirmière tout en blanc qui décide !!

Qui décide de « qui vivra, verra »
De qué céra, céra,
De qui on jettera !

Concept supplémentaire
« Débarrasser-vous gratuitement de vos bébés. Rachète moustaches »
Je déteste les temps modernes.
J’ai dit à Charlie « je déteste les temps modernes ! »
ON NE FAIT PAS POUSSER DES MOUSTACHES AUX BEBES !

Annie Mahé-Gibert


Il annonce son métier avec un sourire émulé par les visiteurs. Il tourne sa tête pour voir tout le monde et, avec un geste lent de la main gantée vers son auditoire, il révèle sa carte de visite. La carte d’un carton transparent, lisible les deux côtés. Un seul mot au milieu qui tourne avec le mouvement de la carte.
Son métier, Tachiste, collectionneur de taches, en fait des touches.
Avec son deuxième sourire encore émulé par ses sujets, il ramasse les empreintes sur les cartes de visite, des visiteurs maintenant devenus indicateurs.
Un geste lent de la main gantée vers sa poche de veste indique leur captivité finale.

John Skinner


CARTE DE VISITE

Ma tête est bruyante
La rumeur court,
La rumeur enfle,
La rumeur gronde
Telle une vague d’équinoxe, elle submerge tout.
Ma vie sur son fil, attend,
Attend ! Attend !! Attend !!!
Qui ? Quoi ?
Elle attend de savoir.
Savoir qui Elle est.
Ma mémoire distendue de souvenirs cherche.
Cherche ! Cherche !! Cherche !!!
Qui ? Quoi ?
La trace d’Elle.
Help ! S.O.S. !
Quelqu’un ?
Quelqu’un peut-il m’aider ?
Cette carte !
Cette carte donnée par l’autre. Reçue par moi. Où est-elle ?
Mon sac ! vite, mon sac !!
Sac fait à la va vite.
Sac à défaire peu à peu.
Vider ! Vider tout !! Tout !!!
Jeter ! Jeter pas tout !! Pas tout !!!
Chercher… chercher !
Trouver. !! Enfin, trouver !!!
Glisser entre le permis de tuer et l’autorisation d’être,
Mes doigts caressent ses aspérités.
Mes doigts agrippent le sésame de la vérité.
Carte. Format visite.
Translucide. Tachetée de rouge sang.
Mes yeux parcours les traces.
Ma tête traduit les signes.

Fureteuse en tout genre, elle, Agatha Trouvetout, va fouiller, fureter, fouiner, pister, chercher, feuilleter ma vie et enfin trouver. Trouvé qui elle est : Elle. Qui est Caroline Boyer cette longue jeune femme élancé en lévitation sur son interminable chevelure de jais qui habite mes nuits.

L.


sur une route bordée de chênes, de hêtres,
père et mère assis devant naturellement
second couple à l’arrière de cette classique citroèn noire :
un frère, une soeur se disputant l’espace
pieds sur leurs jouets, nez aux vitres
attendant avec impatience de voir la borne
qui leur permettra de "hurler" "vive la lorraine",
moment où commenceront vraiment les vacances.
le frère s’asseyant, se levant, cassant les poupées de sa soeur :
envie de meurtre !!!
envie de passer devant, prendre le volant, de partir seule
mais pour arriver au fond au même endroit, celui du rêve :
retrouver ce village idéalisé aprés avoir franchi vite cette enfance,
devenue une femme libre et en blouse blanche stéthoscope autour du cou
comme le père, faire ce si beau métier :
soigner, sauver les autres
les abimer parfois ...comme se frère trop remuant,
comme cette mouche écrasée sur la vitre.
réveil brutal toujours émerveillée
et tout s’estompe :
vocation non réalisée
rêve non suivi d’effet
mais rêve éternel...


Un début pas de fin

Je marche , je marche sur des nuages qui s’enfoncent à chaque pas. Je vais vers l’inconnu je n’avance pas, les nuages reculent sous mes pas, je m’essouffle à marcher dans ce coton, je m’angoisse de plus en plus, j’ai du mal à respirer. j’avance vers je ne sais quoi mais le chemin est sans fin, j’ai l’impression de faire du sur place. L’angoisse toujours et rien au bout...........!!!!!!
MLISE

mercredi 30 novembre 2011, par Juliette Mézenc

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